LES DISPARITIONS VOLONTAIRES
- Ur Ycats Bae
- 10 nov. 2018
- 5 min de lecture

De nombreuses personnes chaque année décident de disparaître afin de recommencer quelque chose de nouveau. Le fait qu'une personne décide de partir s'explique par de nombreux facteurs mais c'est très subjectif. Elle part car sa vie ne lui convient plus et ressent le besoin, à un moment donné de prendre du recul et ainsi, trouvé une solution à sa situation. Nous vivons aujourd'hui dans un monde qui tourne principalement autour de l'argent. Par conséquent, chez certaines personnes cela a un effet néfaste. En effet, lorsque l'on a une vie bien rangée avec un poste qui nous permet de vivre convenablement, une certaine routine s'installe. Cette routine provoque chez certains individus de la frustration. Une personne frustrée n'est jamais agréable. Une personne frustrée n'est jamais facile à vivre. Et puis il y a ce mal être. Cela peut parfois entraîner la perte de repère car l'individu ne comprend pas ce soudain désir de changement. Il faut dire que la société n'aide pas non plus à l'épanouissement personnel. De ce fait, dans la tête de chacun d'entre nous, on a une idée de ce qu'est le bonheur.
Le bonheur c'est d'avoir un partenaire, des enfants, un travail, une maison et même un chien. Beaucoup de personnes considèrent que dans la mesure où on possède tout cela, on ne peut pas se plaindre. On est « chanceux » d'avoir tout ça. Mais c'est faux pour certaines personnes. On est programmé avec cette idée en tête mais cela ne veut pas dire pour autant que ça réponde à nos envies profondes. Il faut savoir qu'une bonne partie de la population voit son bonheur sans partenaire, sans enfant, sans logement fixe, sans voiture ou alors sans animal de compagnie. Chacun de nous est libre d'avoir sa propre vision du bonheur car chacun d'entre nous avons des besoins, des attentes qui sont différents.
Le fait de partir met une rupture radicale avec une situation, des personnes qui ne conviennent plus. Vous savez, certaines personnes vivent dans l'ombre d'une pression sociale, familiale. Elle subit cette pression mais ne s'en rend compte que très tardivement. On ne peut pas juger leurs acte car nous ne savons pas réellement ce que ces personnes ressentent. Il faut savoir que pour la plupart des majeurs qui décident de tout quitter du jour au lendemain, quelques-uns reviennent. Quant aux autres ils refont leurs vies ailleurs.
Comment savoir si elles sont en vie ou non ?
On ne peut pas le savoir. Si ces personnes là ne décident pas à donner signe de vie, c'est compliqué, quasi impossible de les retrouver. Néanmoins, ils existent des associations avec des détectives privés à la retraite, qui peuvent aider ses familles à retrouver ces personnes. Leur travail n'est pas négligeable car ils arrivent à en trouver certains.
À quoi ce phénomène ait dû et surtout pourquoi ?
Lorsqu'on regarde les témoignages, les même choses reviennent. Les histoires ne sont pas les mêmes certes, mais les sentiments, le ressenti est identique. Tout commence par cette pulsion. Selon Larousse, une pulsion est ce qui pousse la personne à accomplir une action dans le but de résoudre une tension venant de l'organisme. Cette pulsion est présente. L'individu agit donc dans l'instant présent et par conséquent, ne pense pas au passé ni au futur.
Le passé n'existe plus, le futur n'existe pas.

Le seul moment qui existe réellement, et ce pour tout le monde, est le moment présent. Certains détruisent tout ce qui se rattache à la vie qu'ils décident de fuir. En général, les proches s'alarment car les disparus volontaires partent sans aucune pièce d'identité, aucunes affaires personnelles sans même téléphone. Les proches ne comprennent pas tout de suite que cette disparition est volontaire, ils vont voir la police et demandent à faire des recherches car ils pensent qu'il est arrivé quelque chose de grave. Parfois, c'est vrai. On parle de disparition inquiétante lorsque plusieurs éléments sont réunis comme une lettre de suicide, la vulnérabilité ou encore l'âge de la personne disparue. Mais sachez que dans le droit français, une personne majeure est en droit de couper les ponts avec sa famille. Elle ne peut pas être poursuivi ni avoir des problèmes à cause de ça. Les personnes ne partent pas comme ça mais cela ne veut pas dire pour autant que l'acte en lui-même est prémédité. Face à certaines situations, on a tous voulu partir parce qu'on était surmené par nos émotions. Certaines personnes vont au bout et passent le capte. Beaucoup pensent que c'est du pur égoïsme alors que c'est une alternative au suicide justement. Il faut comprendre que pour certain disparu, il leur est très difficile de mettre des mots sur le comment du pourquoi alors que tout semble s'y bien aller. Je me rappelle avoir entendu dans une émission qu'une personne avait envoyé un mail à ses parents en disant « Je vais bien » avec un Smiley au bout de nombreux mois d'absences et d'inquiétude. C'est peu pour tout ce que la famille endure mais parfois il n'y a pas de mots pour décrire un sentiment. De nombreuses personnes ont peur de revenir parce qu'ils n'auront pas d'explications. Dans le fait de partir, il y a un réel instinct de survie. À un moment donné, il faut savoir vivre pour soi.
À vouloir vivre pour les autres, on finit par mourir nous même.
Il faut faire le deuil de ces personnes là pour avancer. C'est très facile à dire mais c'est quelque chose de nécessaire. Certaines personnes retrouvées ne veulent pas reprendre contact avec leur proche aussi. Le taux de disparition en France, d'après les statistiques en 2015 est de 10 000 personnes.

Au Japon, par exemple, en 2017, le nombre de personnes monte jusqu'à 100 000. Le nombre est multiplié par 10. Il y a une auteure, Léna Mauger, qui s'est intéressée de plus près aux disparus volontaires japonnais et en a fait un livre intitulé « Les évaporés du Japon » écrit en 2014, avec l'aide de Stéphane Remael, le photographe. Elle a fait une enquête pour en savoir un peu plus sur ce phénomène. Les disparus japonnais sont en général des personnes qui ont subi un échec ou qui sont dans une mauvaise posture et pour sauver l'honneur de leur famille, disparaisse car c'est la meilleure solution. Le pire dans ce genre de situation, c'est que les personnes qui partent ne sont pas recherchées. Donc très souvent les personnes ne quittent pas vraiment leur quartier. Ils restent là mais changent seulement leur vie. En France concernant les disparus volontaires, il existe une défaillance, c'est pour ça que d'un côté les personnes qui disparaissent devraient donner signe de vie juste une fois et que de l'autre côté l'identification des corps trouvés doit être fait. Il y a des enterrés sous X. On en dénombre entre 1000 et 3000 personnes qui ne sont pas identifiées par an. Néanmoins, en 2012, une loi a été votée pour pallier ce manquement pour que des prélèvements ADN se fassent sur des corps non identifiés.

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